Deux décrets sont parus en 2011 et 2012 autorisant le passage du PTAC de 40 à 44 tonnes (prélude du 60 tonnes voulu par l’UE), suivi de l’autorisation des transports exceptionnels à utiliser les autoroutes ! Deux décisions contestables qui accroissent le risque d’événements graves, qui risquent de se vérifier au fil des ans.
Elle a donc décidé de publier une série d’accidents graves mettant en cause des poids-lourds ou certains ont perdu la vie, suivis de perte de contrôle, d’excès de vitesse, de l’augmentation des PTAC et de surcapacités, cause d’une insécurité grandissante pour les utilisateurs de la route impliqués par devers eux dans ces accidents.
. le 09.04.2009, deux poids-lourds se percutent en Isère à hauteur de Tullins. L’un transportant du gasoil, et l’autre des
produits chimiques. Déploiement de forces d’interventions pour circonscrire les risques.
. le 17.08.2012, un camion-citerne chargé de 32.000 litres de gasoil se renverse entre Valence et Grenoble. Il percute
une voiture, 1000 litres de gasoil se répandent sur la chaussée. Les 31.000 litres restant doivent être pompés.
. le 6.11.2012, un camion à destination du Tarn se renverse et perd 16.000 litres de gasoil sur la RD 612. Outre le
risque et les pollutions, là encore les services spécialisés ont dus intervenir.
. le 16.01.2013, les autoroutes du Nord cumulent des accidents de poids-lourds sur l’A16, l’A26 et l’A29 par suite de
brouillard et de verglas. Dans la Somme, l’un des poids-lourd transportant des matières dangereuses se renverse sur
la chaussée.
. le 7.02.2013, perte de contrôle d’un poids-lourd transportant des matières dangereuses. Le véhicule traverse la
chaussée de l’A1 et se coince sur la voie d’accès de l’A26. La voie d’accès est fermée. Ce poids-lourds transportait
des matières toxiques et du solvant en bidons. Suite au choc, 5 d’entre eux seront ouverts.
. le 13.03.2013, un poids-lourd transportant des matières dangereuses se couche sur la chaussée à hauteur de Beauvais,
avec déversement partiel de matières sur la chaussée (de la résine). Intervention des services risques chimiques.
L’exemple retenu au travers de ces six accidents aux conséquences incalculables, devraient inciter les pouvoirs publics à prendre du recul, face à la montée du toujours plus lourd réclamé par les transporteurs, au motif pour le moins hasardeux visant à prétendre que plus on augmente le PTAC des poids-lourds, moins il y a de camions sur les routes.
Face à ce raisonnement irréaliste, il est prouvé qu’en 2025/2030, il y aura toujours 85% de poids-lourds sur les routes, qui induiront à une augmentation de 50% du parc poids-lourds.
C’est pourquoi l’ADV/CLCV estime que l’Etat doit marquer une pose, et ne pas concéder aux sirènes, sans que préalablement ne soit bâtie une analyse et une politique à long terme, permettant de démontrer d’une part, l’inutilité et l’inefficacité des ambitions portées par les transporteurs, et d’autres part, établir un diagnostic précis des risques liés à ces surcapacités.
C’est pourquoi nous contestons les deux décrets cités ci-dessus, faisant observer par ailleurs que l’UE étudie précisément cette perspective sous la pression des transporteurs, pour favoriser le 60 tonnes en Europe, comme le font déjà la Hollande et l’Allemagne, sans que parallèlement, il n’ait été fait mention de l’envolée assurée du risque, ni prise en compte des dégradations de la bande roulement sur route et autoroute causées par la hausse sans fin des PTAC des poids-lourds.