Le gouvernement a pris la décision de réduire la vitesse pour lutter contre les pics de pollution en région parisienne. L’ADV/CLCV estime qu’il a eu raison d’agir pour préserver la santé des habitants, malgré les contraintes que cela impose aux usagers.
Certaines communes de France ont fait de même, et leur action est louable ! Néanmoins, il n’est pas certain que la réduction de la vitesse réduise proportionnellement les gaz émis, non brulés à vitesse basse. Pour les poids lourds, cette opération risque de n’être qu’une opération blanche.
Dans ce cadre, il est néanmoins tout à fait déplorable que les transporteurs aient bottés en touche leur écot (que justifie l’usage intensif des routes payées par le contribuable), car ces fonds auraient déjà permis de réaliser des investissements essentiels ! Face à l’urgence des enjeux sociétaux, il n’est pas concevable que les transporteurs prétendent vouloir obtenir le beurre et l’argent du beurre.
Pour sa part, l’association estime que cette action mérite intérêt, mais elle considère que celle-ci doit s’inscrire dans un cadre plus large, à commencer par l’aménagement du territoire à repenser. Par ailleurs, elle émet des réserves sur le développement du covoiturage effectué par les régions, qui les soustrait de renforcer et développer les transports collectifs.
Sans nier l’intérêt du covoiturage, il est utile de noter que celui-ci n’absorbe que 1,3 personne par voiture, ce qui est loin de répondre aux ambitions visées par les régions et les conseils généraux, qui implicitement, favorisent l’augmentation des voitures sur des routes surchargées.
L’ADV/CLCV propose, en vue de combler ce manque d’attrait, d’efficacité et de vision à court terme, un fort développement des transports collectifs, seuls susceptibles de répondre aux besoins de déplacements des usagers. Une politique ambitieuse des transports collectifs devrait en effet être portée par tous les élus de l’hexagone, ce qu’ont déjà entrepris plusieurs villes.
Pour y parvenir, des budgets considérables devront être engagés sans délai, et plus vite ils le seront, ces financements importants seront naturellement compensés par une moindre circulation, une réduction des accidents, des tués et des blessés. Au total, la Sécurité Sociale et l’Etat en retireront un avantage considérable au fil des ans, assortis d’une meilleure qualité de vie.
Pour y parvenir, l’Etat et les autorités en charge des transports de voyageurs doivent plancher pour sortir un plan Marchal des transports. En premier, ils devront aménager et augmenter les réseaux ferrés, et densifier les services de transports proposés. En contre partie, ils devront être assortis de l’obligation de qualité de services (ponctualité/régularité), et d’inter modalité entre trains et cars, et entre régions.
Le covoiturage, celui-ci doit uniquement reposer et s’inscrire vers un point de rabattement (un parking) à proximité d’une gare, et là où ce service est absent, les automobilistes concernés devront converger vers un point de rabattement par cars, qui pourront soit les amener en direct à leur emploi (sur courte distance), soit les rabattre vers une gare.
Voila un chantier utile qui pourrait ouvrir des horizons attendus vers un maillage ferré et routier, et permettre aux zones oubliées de gagner ce droit aux transports, tout en conservant par choix, le droit de résider hors des zones fortement densifiées.