Suite à la hausse de +20% d’accidents relevés en avril 2011, le comité interministériel sur la sécurité routière tenu à Matignon ce mercredi 11.05.2011 a décidé d’aggraver les sanctions pour enrayer cette progression. Les nouvelles dispositions sont donc les suivantes :
- l’excès de vitesse supérieur à 50 km/h devient un délit avec perte de 6 points, l’amende pourra atteindre 3750€, de 3 mois de prison et d’une confiscation de véhicule.
- l’alcool au volant, au-delà de 0,8 gramme par litre de sang, la perte de points passe de 6 à 8, avec possibilité de dépistage par les forces de l’ordre, en place des médecins et infirmiers !
- l’usage du portable au volant passe de la 2ième à la 4ième classe. La perte de points passe de 2 à 3.
- les détecteurs de radars sont interdits, suivis d’une perte de 3 points et de 1500€ d’amende.
- circuler sur la bande d’arrêt d’urgence induira une amende de 135€ et perte de 2 points.
- les panneaux mentionnant les radars seront supprimés et leur implantation ne figurera plus sur le site de la sécurité routière.
- enfin, les deux roues devront comporter des plaques d’immatriculation lisibles.
Au total, l’Etat élève le niveau de la répression dont l’arsenal répressif et judiciaire est déjà bien garni. Les radars continuent donc à se développer sur le territoire national, mais ils démontrent aussi que la seule politique répressive écartant de facto une véritable politique de Prévention, que la seule répression ne permet pas de résoudre seule le risque routier.
L’ADV/CLCV observe que l’Etat omet de souligner comment il entend encadrer la détection des inter-distances entre véhicules, lorsqu’un automobiliste respectant ces espaces se retrouve flashé parce qu’un autre automobiliste est venu s’intercaler entre l’espace réglementaire établi ! Question : peut-t-il être sanctionné ou non, et s’il l’est, comment les forces de l’ordre pourraient-elles le justifier et contester parallèlement la bonne foi de l’automobiliste sanctionné à tord.
Or, avec des radars aveugles, il est quasi assuré que les intéressés n’en sortiront pas indemnes.
Concernant les radars, en supprimant les panneaux les mentionnant, il semble que l’Etat confonde « politique de Prévention (par ailleurs absente) avec rentrée financière supplémentaire ».
Enfin, si les mesures prises pour lutter contre les grands excès de vitesse et l’alcool ne feront sans doute l’objet d’aucune opposition, l’ADV/CLCV s’étonne que le volet essentiel de « la Somnolence au Volant » soit absent du débat.
Elle s’étonne en effet que l’initiative de l’ASFA (la société des Autoroutes) qui tiendra un colloque sur le sujet le 22 juin 2011 à Paris, que ce point ne figure pas dans le plan du gouvernement pour y remédier. L’ASFA soulignant que sur autoroute, l’endormissement est devenu le 1er facteur d’accidents.
C’est pourquoi l’ADV/CLCV demande la mise en œuvre « d’une véritable politique de Prévention » ne passant pas nécessairement toujours par plus de radars, de perte de points, de permis et emplois perdus. La sécurité routière pouvant être gérée autrement.