Une gageure pourtant bien réelle ! Après le passage du 40 tonnes à 44 tonnes sur route en 2011, une nouvelle étape est franchie, avec l’autorisation des transports exceptionnels à circuler sur autoroutes !
Certes, cette autorisation ne sera pas acquise à tous coups, car elle relève des préfets qui décideront au cas par cas ! Néanmoins, les groupes de pression des transporteurs feront le maximum pour obtenir une autorisation sans limite.
Pour mémoire, le décret n° 2011-64 du 17 janvier 2011 portait sur le passage de 40 à 44 tonnes sur route. Cette disposition ne s’appliquait à cette date qu’au transport de produits agricoles et agroalimentaires.
Pour les autres produits transportés, l’extension au 44 tonnes sera effective lors de l’application de l’écoredevance. Selon les transporteurs, cela va dans le bon sens, car ce décret réduira le nombre de poids lourds sur les routes, disent-ils…
C’est une utopie, car il est prouvé qu’en 2020, il y aura toujours 75 à 80% de poids lourds sur les routes. L’ADV/CLCV estime en outre que le cadre visé va bien au-delà de la simple reconnaissance du 44 tonnes, car la Hollande et l’Allemagne en sont déjà au 60 tonnes ! C’est notamment cette perspective là qui attise les convoitises en France en plus de l’accès aux autoroutes.
Et que ces poids lourds soient équipés de quatre, cinq ou six essieux (voir l’article du blog ADV/CLCV du 23 mai 2010, page 19), dans lequel elle démontre, à l’aide du graphique incontournable du SETRA, l’étendue des dégâts causés aux routes avec le 40 tonnes et celle engendrée par le 44 tonnes. Elle fait par ailleurs observer que le sixième essieu ne sera obligatoire qu’en 2014 !
Hier, ces transports exceptionnels étaient interdits d’accès sur autoroutes, mais le décret n° 2012-516 du 18 avril 2012 a balayé cette interdiction, induisant ainsi de lourdes de conséquences à venir. L’accès aux autoroutes étant autorisé, et quand bien même que les préfets soient attentifs, les transporteurs feront jouer leurs contacts pour parvenir à une autorisation intégrale.
En plus de ce risque apparemment mal cerné par l’administration, s’y ajoutera le forcing des professionnels visant à obtenir un décret favorable au 60 tonnes en France.
Pour l’ADV/CLCV, ce décret est un non sens, car ce risque bien réel concerne l’autorisation d’accès des transports exceptionnels sur autoroutes, tout comme l’ambition visant le passage au 60 tonnes.
Demain, voire dès aujourd’hui, la sécurité routière sur autoroutes est obligatoirement mise en difficulté par ce décret. Car, en cas d’incident ou accident, où est comment s’arrêtera un transport hors norme sur autoroutes…, dès lors que la boite de Pandore a été ouverte.
L’ADV/CLCV estime que le décret n° 2012-516 du 18 avril 2012 doit être cassé et annulé, et que parallèlement, qu’aucune disposition législative ne vienne accorder un décret pour le 60 tonnes.